Albert, le Gardien du Refuge des Peluches
Dans une grande forêt près des montagnes en sucre (oui, elles fondent un peu l'été), il existait un refuge magique où toutes les peluches venaient se reposer après une longue journée de câlins, de jeux ou de sieste.
Ce refuge s’appelait “La Maison Moelleuse”. On y trouvait un doudou dragon qui ronflait très fort, une girafe à pois qui rêvait de devenir pâtissière, et même un petit pingouin frileux qui dormait toujours sous deux couvertures… même en juillet.
Mais surtout, il y avait Albert.
Albert, c’était le bouvier bernois en peluche. Tout doux, bien assis, la truffe lustrée, les pattes bien posées. Il n’était pas le plus rapide, ni le plus bavard… mais tout le monde se sentait rassuré quand il était là.
Chaque soir, avant que les peluches ne s’endorment, Albert faisait sa tournée :
– "Bonne nuit, Monsieur Dragon, attention à ne pas brûler la couette."
– "Mademoiselle Girafe, pas de gâteau au chocolat sous l’oreiller ce soir, d’accord ?"
– "Petit Pingouin, ton bonnet est à l’endroit cette fois, parfait."
Et puis il s’installait à l’entrée du refuge, bien droit, le museau levé vers la lune.
Un soir, une nouvelle peluche arriva. C’était un petit mouton tout timide, nommé Pompon. Il n’avait jamais dormi loin de son magasin de jouets.
Il s’approcha d’Albert et chuchota :
— Euh… Tu crois que je peux rester ici ?
Albert le regarda avec ses grands yeux pleins de gentillesse, puis répondit d’une voix très douce (et un peu grave) :
— Ici, tout le monde a sa place. Même les moutons un peu frisés.
Pompon sourit, se roula en boule près d’Albert… et s’endormit en trois secondes.
Depuis ce soir-là, Albert n’est pas seulement le gardien du refuge. Il est devenu le gardien des rêves moelleux de toutes les peluches.
Et on dit que même les cauchemars font demi-tour quand ils le voient assis devant la porte.